Monday, July 31, 2006


Dessin au crayon

Extraits de «Proverbes en débandade»

Etre ou ne pas être, c’est toujours du travail

Au nid de soie, le mâle y pense

Il faut le croire pour le voir

Il vaut mieux s’adresser à ses yeux qu’à ses seins

L’amour est pavé de mauvaises intentions

Les bons cons font les bons amis

On récolte ce que l’on aime

Ira bien qui ira le dernier

Tant qu’il y a du vice, il y a des poires

Tant va la cruche à l’autel qu’à la fin elle se case

A l’amour suffit sa peine

Advienne que pourra et revienne qui pourra

Les bons feux font les bons amants

On ne fait pas d’homme sans casser des eunuques

Thursday, July 27, 2006

Le rêve de la mandragore (suite)


La nuit poussait drue. En rêve, sa tête heurta un sac d’étoiles suspendu au-dessus de lui. Il se releva d’un bond, secoua les mots qui traînaient dans sa tête et en jeta de pleines poignées sur la page. La Voie Lactée tomba goutte à goutte sur le marc de ses pensées et y creusa peu à peu un espace où tout pourrait arriver.
Il regarda sous la robe des étoiles et vit la matrice de l’univers se retourner sur elle-même. De petites araignées grimpent le long de la lune…

Wednesday, July 26, 2006

La chair est une énigme
qu’à l’heure dite
la mort
résoud atome par atome.

Monday, July 24, 2006

Le ciel s’est voilé
le soleil prend sa douche
avant de se coucher

Thursday, July 20, 2006

Echos du silence

Je suis une terre, un sol,
une lande rase, désertique,
que parcourt un seul être

Le monde entier vient s’asseoir en travers de ma tête
Les nuages s’épousent, se couvrent, se séparent


Sommeil tenace
bancs d’oiseaux errants
le vent chamaille les nuages
le corps est las
la tête est à peu près vide
Des oiseaux de poussière balaient l’air
la fumée de ma cigarette se mêle au vent
une femme tousse dans son jardin
Les gens écoutent en silence
les cloches qui se cognent la tête

extraits de Echos du silence , 1992-1995

Wednesday, July 19, 2006

Ganesh


Dessin à l'encre de Chine
retravaillé à l'ordinateur sous Illustrator CS

Tuesday, July 18, 2006

Collage dans Alter Texto

Texte et images ne vont pas toujours de pair dans mon travail. L’un et l’autre empruntent souvent des voies différentes, même s’ils jaillissent de la même source. J’éprouve rarement le besoin de commenter mes images, pas même de leur donner un titre. J’aime pourtant répondre aux interrogations qu’elles suscitent, engager le dialogue, et inviter d’autres, plus inspirés que moi, à écrire leur histoire.
Alter Texto, une revue de poésie animée par Evelyne André-Guidici, disponible gratuitement en ligne http://alter.texto.free.fr/cadre_accueil_texto.htm et par courriel, propose chaque trimestre à ses lecteurs-auteurs l’un de mes travaux (collage, encre…) comme point de départ à des interprétations poétiques qui sont publiées dans le numéro suivant. Le numéro 15 vient de paraître, qui présente le collage ci-dessus ainsi que quelques textes extraits de mes « Echos du silence ».
Evelyne est enseignante et poétesse, française, vivant depuis quelques années en Nouvelle-Calédonie. Son blog personnel figure dans mes liens.

Monday, July 17, 2006

Sunday, July 16, 2006



Jungle d'amour pourpre
sentinelle muette
guettant l'éclosion
de racines imaginaires

vague immanente
reflux intime
rêves lourds
où l'âme erre

s'étendre dans l'origine
reptile enlacé
autour de l'azur

semer un jardin d'ailes
sous le dôme de chair

Friday, July 14, 2006

à Gilbert Millet

Si la réalité existait, il faudrait s'efforcer de la faire disparaître" (Gilbert Millet)

Lorsque j'ai ouvert ma boîte à lettres hier soir, j'y ai trouvé une enveloppe postée de Valenciennes, sur laquelle j'ai reconnu l'écriture de Rozsa Tatár, l'épouse de Gilbert, auteur de ce bel aphorisme. J'ai d'abord cru qu'elle contenait une invitation à une exposition ou une présentation de livre. La nouvelle qu'elle me portait était bien différente: l'annonce du décès de Gilbert, survenu vendredi dernier à son domicile. Gilbert Millet était professeur de lettres, écrivain et animateur de la revue Hauteurs qui publie poètes, écrivains, artistes et illustrateurs issus du nord de la France et d'ailleurs. Les dessins de Rozsa - notamment ses très beaux portraits d'écrivains - illustrent chaque numéro de la revue. Je souhaite à Rozsa de poursuivre son travail au-delà de ce départ... La mort est un mauvais tour que la vie joue aux vivants...

Thursday, July 13, 2006

Comptine surréaliste

La bergère, le loup et l’agneau
Le bon, la brute et le truand
La bonne, la louche et la truelle
Le truand louche sur la bonne
La bonne louche sur la soupe
Le loup a bu l’eau de la soupe
La bergère a battu le loup
La brute a battu la bonne
Le loup est bon pour la soupe
Le bon mange la soupe de la brute
La brute mange l’agneau de la bonne
La bonne boit le lait de la brute
La bergère, le loup et l’agneau mangent
le bon, la brute et le truand

Wednesday, July 12, 2006

Le rêve de la mandragore


à Henry Miller

La Lune est un masque d'opium. Quand elle éclate, les volcans célèbrent la nuit des mondes. Tahiti n'est plus loin, où Gauguin se nourrissait de racines. La mer dessine des vagues immenses qui emportent les étoiles. Un orage recouvre le monde. Les cloches tibétaines se marient aux tambours de guerre et la musique des années folles retentit comme un bris de vitres. Mille voix se lèvent ensemble. Les mains claquent. Les hommes jaunes chantent toute la nuit. Les hommes rouges dansent. Les foules acclament un nouveau dieu. La peau d'un cauchemar danse comme un astre noir. Les cartes parlent d'un homme bleu, d'un magicien de verre qui a perdu sa tête dans l'obscurité. Et la foule piétine l'astrologue.
Je ploie sous le poids des montagnes et des mers. Je rêve d'une jeune femme, en Chine, sur une jonque qui parcourt le monde. Elle contemple les tempêtes, les océans en fureur. Elle pénètre dans la transparence liquide et fait sonner les cloches des cathédrales joyeuses. Des toiles d'araignée lui embrument l'esprit. Un homme gît au plafond. Des rêves troublent son sommeil comme un brouillard plein de résonances et de cris de fous. La jeune femme à présent parcourt une rue inconnue et muette. Les arbres luisent comme des mains ensoleillées. La vie rayonne comme une étoile perdue au fond de la nuit...
... aventure magique, buée sur le miroir de l'astrologue. Le vent souffle sur le lit vide. Deux colombes se détachent du ciel. Au bord du rêve, je vois
une toile infinie qui s'étend sur le soleil et se replie dans la matrice de l'univers.
Arlon
1991-1992

Tuesday, July 11, 2006

Une sirène au sexe en croix
croque un morceau d’éternité
Comme si la vie ne tenait qu’à un mot